PORTRAITS DE FEMMES AGRICULTRICES

DE MARS 2024 à l’été 2025 – Les 2 Savoies & le Diois

Qu’on soit d’ici ou d’ailleurs, de n’importe quel pays, de n’importe quelle couleur, nos racines viennent de la Terre.

 

« La femme est l’agent secret du monde rural » .

Edgar Morin.

Projet documentaire :  L’agriculture au féminin

 

Ce projet me tient particulièrement à cœur car il reflète mon engagement pour notre planète Terre et les droits des femmes. Il fait aussi fortement écho à mon histoire familiale (cf. ci-dessous).

Ainsi, j’ai pu définir avec précision aujourd’hui ce qui m’anime profondément et ce que je souhaite donc mettre en lumière dans mon travail de photographe :

  • la Nature (sa beauté, sa préservation et sa défense),
  • les Femmes (leurs droits, leur beauté versus les diktats sociétaux, les accompagner dans leur guérison),
  • la mémoire/la transmission (créer une mémoire pour les générations futures).

 

Pourquoi ce projet : quelques données & réflexions

 

La femme a toujours été présente au côté de l’homme depuis que l’agriculture existe. Une place rendue invisible, dans l’ombre, à réaliser des tâches qualifiées d’entretien et plus récemment administratives. Ces tâches étant peu valorisées voire dénigrées car n’étant pas des tâches productives, et pourtant ô combien indispensables au bon fonctionnement d’une entreprise agricole.

 

Pendant très longtemps, elle n’a pas eu de statut au sein de l’exploitation familiale.

 

Voici quelques dates clés (très récentes pour certaines) concernant les évolutions du statut agricole pour les femmes :

1980 : Création du statut de co exploitante permettant à la conjointe d’obtenir des droits dans la gestion de l’exploitation.

1982 : Les conjointes d’agriculteurs ont le droit d’être associées à part entière dans les sociétés agricoles constituées à partir des exploitations familiales. Elles peuvent acquérir un statut de cheffe d’exploitation au même titre que les hommes.

1985 : Les Entreprises agricoles à responsabilité limitée (EARL) sont créées. Les époux peuvent constituer une société et en être les seuls associés.

1999 : La loi d’orientation agricole donne le jour au statut de conjoint collaborateur.

2005 : La loi étend au 1er janvier 2006 le statut de conjoint collaborateur aux pacsés et aux concubins. La condition d’autorisation de l’époux est supprimée. L’obligation est faite au conjoint du chef d’exploitation exerçant une activité sur l’exploitation de choisir un statut parmi : collaborateur du chef d’exploitation ou d’entreprise agricole, salariée de l’exploitation, cheffe d’exploitation ou d’entreprise.

2010 : Possibilité de créer des Groupements Agricoles d’Exploitation en Commun (GAEC) entre conjoints.

 

  • Selon un rapport de l’organisation Oxfam de mars 2023, “l’agriculture est l’une des causes principales du changement climatique (elle contribue à 20% des émissions de gaz à effet de serre en France) et l’une des principales victimes (augmentation de la fréquence et de l’intensité des phénomènes extrêmes comme les sécheresses, le gel, les inondations…). Orienter notre agriculture vers des pratiques plus durables est indispensable. Et justement, les femmes sont bien plus nombreuses à adopter des pratiques favorables à l’environnement”.

 

  • Les agricultrices sont surreprésentées dans les pratiques durables : bio (+13 %), circuits courts, élevage extensif…

 

  • La rémunération des agricultrices est 29 % inférieure à celle des agriculteurs, soit 1⁄4 de plus que dans les autres secteurs.

 

  • En 2019, environ 132 200 femmes d’exploitants n’ont pas de statut qui permette de visibiliser leur action directe ou indirecte sur l’exploitation, bien qu’elles y jouent un rôle vital, soit environ 20 % de l’ensemble des femmes travaillant sur le secteur agricole. Il s’agit de femmes d’exploitants qui ne sont ni cheffes, ni collaboratrices d’exploitation.

 

Ces premières recherches m’ont amené à un certain nombre de questionnements :

Pourquoi les femmes choisissent des formats d’exploitation qui s’avèrent globalement plus responsables et plus respectueuses de la terre ?

Qu’est-ce qui les motive à s’engager dans ce métier que l’on sait difficile à bien des égards ? En quoi leur approche est différente de celle des hommes ?

Qu’est-ce que la vraie richesse ? Pourquoi les femmes sont-elles globalement moins endettées que les hommes ?

Comment s’en sortent financièrement ces femmes qui ont décidé d’adopter des méthodes de travail qui cherchent à entretenir notre bien commun qu’est la terre et non plus à faire toujours plus de croissance en exploitant toujours plus le vivant. (avez-vous déjà cherché les synonymes du mot “Exploitation”… intéressant non ?!)

Quelles sont leurs motivations (inébranlables) malgré de trop nombreuses inégalités de genre encore existantes ?

 

Plus que jamais avec la crise environnementale que nous avons commencée à vivre et qui va tous nous demander de repenser nos fonctionnements fondamentaux, j’ai envie avec ce projet de porter la voix de ces femmes en mettant en valeur grâce notamment à la photographie ce qu’apporte leur vision notamment dans le prendre soin.

 

Pour cela, je vais partir à la rencontre de femmes agricultrices situées dans les 2 Savoies (ma terre d’accueil) et dans la Drôme (où sont mes racines).

Je souhaite passer du temps avec elles pour mieux comprendre leur quotidien et continuer à mettre en lumière leur place dans le monde agricole d’aujourd’hui. Et peut-être continuer à revaloriser ce qu’on pourrait définir comme une agriculture paysanne…

 

Pour que ce projet voit le jour en 2025, je souhaite y consacrer une part importante de mon temps. C’est pour cela que j’ai décidé de créer une cagnotte en ligne qui m’aidera à financer la première partie du projet que je vais dédier à la recherche documentaire, aux entretiens et à la préparation de la production ainsi que la recherche de financement additionnels publics et privés.

Je soutiens le projet en participant à la cagnotte en ligne

Planning

 

Fin mars à août 2024 : recherche documentaire + entretiens préalables des agricultrices + travail préparatoire de pré-production + recherches de financement.

 

Septembre 2024 à avril 2025 : production et post-production

 

A partir de mai 2025 : début de la publication publique du projet > expositions, publications média, livre…

 

Budget prévisionnel

 

Mes premiers chiffrages s’élèvent à un montant de 24 500€.

Ce montant comprend :

  • L’achat de documentation
  • Le temps de recherche (recherche documentaire + entretiens préalables agricultrices + travail préparatoire/organisation de pré-production + recherches de financement)
  • La production
  • Les frais de déplacement et de séjour
  • La post-production
  • Les frais techniques (achat/location de matériels)
  • Les frais de prestataires externes (montage vidéo)

 

Suivre les aventures du projet

Pour cela, vous pouvez vous inscrire à ma Carte Postale newsletter.

J’aurai un grand plaisir à vous donner des nouvelles…

https://bit.ly/InscriptionNewsletterCartePostale

 

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INSTAGRAM > https://www.instagram.com/_cecilerolland_photographie/

FACEBOOK > https://www.facebook.com/cecilerollandphotographe

 

Supports de publication prévus

 

La photographie sera mon médium principal. Je souhaite y ajouter des captations sonores et vidéos. Je ressens qu’avoir des supports différents pour donner un maximum de résonance au projet est important.

 

Il est encore un peu tôt pour vous dire comment le projet prendra corps mais je souhaite que le projet puisse, en plus des supports visuels et audiovisuels, apporter des données concrètes comme des informations chiffrées et des témoignages. C’est essentiel pour impacter !

Enfin, si vous connaissez un peu mon travail, douceur et poésie auront évidemment toute leur place.

 

Plus concrètement, ce projet prendra vie lors d’expositions, la création d’un livre et de publications dans différents médias.

 

Les frais liés à la diffusion publique du projet ne sont pour le moment pas intégrés au budget. Ils seront établis dans un second temps lorsque la production sera plus avancée. Je sais aussi que les rencontres que je ferai tout au long de cette aventure viendront joliment tinter le projet…

 

Financements publics et privés

 

Le budget était conséquent, ce projet sera possible grâce à des aides publiques (régionales par exemple), ainsi que sur des fonds privés et mécènes. J’ai donc entamé des recherches dans ce sens.

 

Si vous connaissez des personnes ou organisations qui seraient intéressées pour soutenir le projet, c’est avec plaisir que je vous lirais ! Voici mon email cecile@en-lumiere.net. Mille mercis d’avance !

Et pour finir, un peu de mon histoire familiale…

 

Ayant une approche intuitive, y compris dans ma pratique photographique, j’ai suivi mon instinct qui me poussait à aller faire des recherches dans ma famille pour comprendre pourquoi le sujet des femmes dans le monde agricole avait un fort écho.

 

Du côté paternel, la famille Rolland, alors établie dans le Diois, avait une ferme en métayage (dans les années 1880). Elle s’y rendait donc très souvent les fins de semaine et c’est là où la photographie prend déjà une place dans la famille. En effet, mon arrière, arrière grand oncle faisait partie des 4 habitants de Die à avoir une chambre noire. En 2013, ma cousine sociologue Juliette Rolland a retrouvé un trésor de 800 plaques photographiques dans un grenier de la maison familiale. Ces photographies témoignent entre autres de la vie agricole à cette époque (interview disponible ici > https://www.youtube.com/watch?v=4Mtn4ka7GKE).

Toujours du côté paternel, dans la famille de ma grand-mère cette fois, mes arrières-grands-parents avaient une petite exploitation à Châtillon-en-Diois dont mon arrière-grand-mère a dû s’occuper (mon arrière-grand-père ayant été appelé lors de la 2ème guerre mondiale). Plus tard, mon grand-père fraîchement diplômé de l’école supérieure d’agriculture de Chalon-sur-Saône, a souhaité reprendre l’exploitation mais malheureusement a dû y renoncer faute de moyens financiers pour la développer et donc pour faire vivre 2 familles.

 

Du côté maternel, c’est à Oran en Algérie que l’histoire se passe. Ma grand-mère était comme on dit une femme de convictions (de caractère !). Elle gérait sa pharmacie la semaine et le week-end, elle allait mettre les mains dans la terre à la ferme située à Arcole (ville renommée après l’indépendance Bir El Djir) où plusieurs employés s’occupaient de la gestion quotidienne. Mère de 4 enfants, elle menait tout de front (cela dans le contexte politique dans années 60 que nous connaissons). Mon grand-père n’étant pas très présent dans la gestion de la famille.

Petite anecdote, j’ai toujours connu ma grand-mère avec son appareil photo argentique.

 

Et enfin plus récemment, mon frère et sa femme ont repris pendant 10 ans l’exploitation familiale située près de Grenoble. Ils ont ainsi fait le relai entre le papa de ma belle-sœur partant à la retraite et son frère, encore trop jeune à l’époque pour reprendre l’exploitation (entre 2009 et 2019).

 

J’espère que ces premiers éléments vous auront permis de mieux comprendre la genèse de ce projet et pourquoi il est si important pour moi…

 

Un immense merci pour votre soutien !

 

A très vite,

 

Cécile

Je soutiens le projet en participant à la cagnotte en ligne